DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN" "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd"> Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui: Islamistes: l'Etat panique

Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui

mardi, décembre 26, 2006

Islamistes: l'Etat panique

Une réunion secrète, rassemblant une dizaine de dirigeants des partis de la majorité, s’est tenue au ministère de l’Intérieur à la veille du vote sur le mode de scrutin. Objet de la réunion : mobiliser la majorité pour endiguer la vague PJD en 2007. Le message est clair, l’Etat veut reconduire l’actuelle majorité et faire barrage aux islamistes.
Au fur et à mesure que l’échéance 2007 approche, la température monte au ministère de l’Intérieur. Les révélations que publie Le Journal sur la réunion secrète organisée par le département dirigé par le duo El Himma-Benmoussa donnent une idée assez précise de l’état de fébrilité de l’Etat. D’abord, les informations fournies à la dizaine de dirigeants politiques de la majorité gouvernementale rassemblés pour l’occasion, corroborent les résultats du fameux sondage de l’International Republican Institute (IRI) publié en début d’année. On se rappelle avec quelle belle hypocrisie les ténors du gouvernement se sont précipités pour dénoncer une manip’ américaine. Quelques mois plus tard, c’est bien la réalité qui les rattrape et ils l’apprennent de la bouche même des maîtres des lieux. L’heure est grave. Il faut bloquer la vague PJD. Il ressort des informations recueillies par Le Journal sur cette fameuse rencontre tenue au début de ce mois de décembre que les autorités souhaitent reconduire l’actuelle majorité. Les raisons d’un tel souhait paraissent évidentes. Les raisons les plus avouables tiennent au fait que la monarchie est persuadée qu’elle tient la formule gagnante. D’un côté, quelques ministres jugés performants accompagnent efficacement le “dynamisme” royal. Les autres font de la figuration, mais en représentant leur parti, ils offrent l’avantage de préserver la façade démocratique. Et puis, les caisses de résonance du Pouvoir ne cessent de clamer que la gouvernance économique du pays approche la perfection. Pourquoi donc la dérailler par une ouverture politique hasardeuse. C’est une thèse à laquelle se plie bien volontiers un patronat désormais domestiqué et qui bien évidemment sied parfaitement à une monarchie qui ne souffre pas le débat. En fait cette majorité a la grande qualité d’être docile. Elle a accepté la cannibalisation de ses, déjà, maigres prérogatives sans ciller. Et puis rarement l’USFP a été aussi maîtrisé. «Les autorités ne veulent pas d’un USFP dans l’opposition», affirme ce dirigeant de parti qui a assisté à la réunion de l’Intérieur. L’USFP dans l’opposition cela veut dire la gauche dans l’opposition. Une gauche fouettée par l’air frais de l’opposition risque de revenir à son militantisme démocratique. La stigmatisation des défauts de gouvernance de la monarchie deviendra un exercice quotidien. Dans le gouvernement que l’USFP sauce Elyazghi ne semble pas vouloir quitter, cette gauche se complaît dans les ors du Pouvoir et oublie sa verve. De même, une victoire des islamistes pose un sérieux problème à la monarchie. Aux yeux de l’Occident, et de la France en particulier, l’indicateur de réussite du roi est très exactement sa capacité à limiter l’influence des islamistes. Il suffit de parcourir les «publi-reportages» du magazine Le Point sur le Maroc pour avoir une illustration de ce complexe anti-islamiste. Une fusion avec Al Adl crainteLe roi est donc le dernier rempart contre les islamistes. Cette attitude est partagée par une élite marocaine jalouse de ses privilèges. Une élite représentée jusqu’à la caricature par une presse qui appuie la torture des citoyens présumés terroristes et demande la légalisation du cannabis. Un PJD populaire, et dont la popularité est sanctionnée par des élections, représenterait une gifle pour la monarchie. L’autre grande inquiétude des autorités à l’égard du parti de Sâad Eddine El Othmani concerne la fusion de ses bases avec celles d’Al Adl Wa Al Ihssan. Non seulement au sein du PJD existe un courant qui appuie de moins en moins les positions conciliantes jusqu'à la compromission du couple El Othmani/Daoudi, mais en plus, il semblerait que les vases communicants entre les sympathisants du PJD et ceux d’Al Adl sont plus opérationnels qu’on ne le croit. Dans ces conditions, la monarchie qu’on dit craindre jusqu’à l’irrationnel, le mouvement d’Abdeslam Yassine ne veut pas courir le risque d’ouvrir davantage la porte à un PJD qui peut se révélerêtre un cheval de Troie d’un islamisme plus anti-monarchiste. Aujourd’hui encore plus qu’hier, l’Etat veut s’assurer que les élections de 2007 ne permettront pas aux islamistes de prouver leur popularité.
Par Omar Brouksy&Aboubakr Jamaî