DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN" "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd"> Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui: les islamistes seront majoritaires dans le prochain Parlement

Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui

mercredi, novembre 22, 2006

les islamistes seront majoritaires dans le prochain Parlement



Entre des revers diplomatiques, la montée des islamistes, et de sévères jugements américains, le Makhzen n’est pas très en forme
« La question n’est pas de savoir si la transition démocratique va continuer au Maroc, car contrairement à ce que pensent les Français, cette transition n’a pas encore commencé ». Les auteurs de ces lignes ne sont pas à rechercher dans les rangs des islamistes ou parmi les dirigeants de gauche. Il s’agit d’une étude réalisée par une fondation américaine, spécialisée sur les questions de transition politique dans les pays arabes. L’étude rappelle que la monarchie marocaine n’a pas accepté le principe d’une démocratisation sincère. Et rien n’indique qu’elle en aura la volonté dans un proche avenir.
Il y a quelques semaines le régime a essuyé un nouveau revers diplomatique aux Nations Unies à propos de son plan d’autonomie du Sahara occidental. La proposition n’a pas été jugée acceptable par la communauté internationale, qui estime que l’autonomie de ces territoires contestés ne peut se développer dans un contexte où la séparation des pouvoirs n’est pas une réalité et l’indépendance de la justice n’est pas garantie. Une claque qui ajoute à la confusion qui règne au sommet de l’Etat. Notamment sur la question des élections législatives prévues en 2007 mais dont la date n’a toujours pas été fixée.
Tous les observateurs assurent que les islamistes seront majoritaires dans le prochain Parlement. De son côté, le Palais avoue ouvertement qu’il négocie avec les dirigeants du parti de la justice et du développement pour éviter un raz-de-marée. Et les responsables du PJD se font discrets, ils se veulent rassurants et recommandent même à leurs militants de faire profil bas. Pas question de provoquer des inquiétudes chez leurs compatriotes les moins favorables ou d’inquiéter les investisseurs occidentaux. Ainsi leurs représentants en Europe n’ont pas encore reçu l’autorisation de lancer la campagne du mouvement, là encore la prudence est de mise. Le pire serait d’être perçu comme un parti hostile, l’objectif est de banaliser leur présence dans le paysage politique, sans heurts et sans provocations. Une stratégie qui ne convainc pas toutes les tendances. Certains seraient favorables à une présence plus nette dans la société avec l’expression claire et précise des intentions de leur parti en cas de victoire aux élections législatives. Déjà en 2003 après les attentats de Casablanca des divergences étaient apparues entre ceux qui négociaient avec le Palais une présence limitée du PJD aux élections municipales et ceux qui estimaient que c’est au peuple de limiter la présence de tel ou tel parti dans les assemblées communales ou législatives. La participation d’islamistes marocains dans les attentats de Madrid et dans de nombreux réseaux de soutien à Al Qaëda place le PJD dans une position difficile.
Même si il a toujours rejeté la violence il doit tenir compte de l’environnement international et ne peut s’affranchir du rapport de force. C’est pour toutes ces raisons que les responsables islamistes ont choisi de négocier et de composer. Ils connaissent bien leur société et savent qu’au bout du compte, ils seront en mesure d’imposer leurs vues par des moyens pacifiques et en utilisant les institutions et la légitimité que leur confèrent les urnes. Jusque-là les islamistes du PJD ont respecté la personne du Roi et le pouvoir symbolique qu’il incarne en matière religieuse. Cette image pourrait bien se fissurer à l’occasion de la prochaine consultation électorale si il n’y pas de réforme constitutionnelle comme le réclame une partie du PJD depuis plusieurs mois. Il est inévitable que les divergences entre le makhzen et les islamistes apparaissent au grand jour dans l’année qui vient. Mais pour cela, le PJD a la faveur du temps et il préfère, s’il doit le faire, engager le bras de fer en position de force, leur victoire annoncée sonne déjà comme l’annonce d’une nouvelle politique et peut-être de nouvelles pratiques.