DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN" "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd"> Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui: El Houcine Baïda : «La situation devient intenable... même Israël ne se comporte pas ainsi

Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui

jeudi, novembre 09, 2006

El Houcine Baïda : «La situation devient intenable... même Israël ne se comporte pas ainsi


El Houcine Baïda n’est pas un membre comme les autres du CORCAS. Il est le président de la commission des droits de l’Homme au sein du conseil royal. C’est un notable très influent au Sahara occidental.
Son père, Mohamed Salem Baïda est un «résistant», «le premier martyr en 1958 à Lâayoune, et une grande avenue de cette ville porte aujourd’hui son nom», selon El Houcine. Au cours des années 70, celui-ci rejoint les rangs du Polisario par principe, mais retourne au Maroc parce qu’il a été déçu par la «réalité politique de ce front», poursuit-il. Il intègre le CORCAS en mars 2005 en tant que fondateur et militant de PASVERTI (Association des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf). Mais au sein du CORCAS, il déchante rapidement même s’il a toujours fait partie des membres qui accompagnaient le président lors de ses déplacements. Aujourd’hui, il décide de tout déballer, avec un constat d’échec à la mesure, d’ailleurs, des infortunes auxquelles l’Etat marocain fait face aujourd’hui. Dans cet entretien, El Houcine Baïda tire la sonnette d’alarme de manière quasi-solennelle, dénonce un fiasco total dans la gestion du dossier des doits de l’Homme par le ministère de l’Intérieur et par le président du CORCAS. Les propos sont d’autant plus chargés politiquement qu’ils émanent du président d’une commission on ne peut plus officielle.Vous êtes membre du CORCAS et président de la commission des droits de l’Homme. Comment évaluez-vous aujourd’hui la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental ?J’ai été élu à la présidence de la commission des droits de l’Homme du CORCAS en sachant que ma mission sera délicate, car pour que mon travail soit crédible, il faut qu’il y ait un minimum de sincérité et d’honnêteté. J’ai rapidement établi un programme de travail que j’ai présenté au président en mettant en avant les problèmes et les tensions qui ont lieu à Lâayoune et qui risquent d’avoir des conséquences et des implications négatives sur notre cause nationale. Mais il me répondait souvent en me disant que ce n’était pas une priorité, qu’on verrait ça plus tard. J’ai toujours estimé que le volet des droits de l’Homme est très lié au dossier et à son évolution. Je répétais au président que le fait d’ignorer ce facteur n’était pas la meilleure manière de répondre au Polisario, qu’il fallait qu’on soit mieux que lui. Je suis originaire de Lâayoune, j’étais détenu à Tindouf, dans les prisons du Polisario. Je sais de quoi je parle. Aujourd’hui, la situation des droits de l’Homme au Sahara est plus qu’inquiétante et le président du CORCAS en assume la responsabilité essentielle.Qui, à votre avis, assume la responsabilité dans la détérioration de la situation des droits de l’Homme ?L’Etat assume une grande responsabilité. Il y a effectivement des jeunes favorables aux thèses du Polisario. C’est un fait. Mais la majorité souffre de la dégradation des conditions sociales et surtout d’une répression démesurée. Comment réagiriez-vous si on violait votre domicile dans l’illégalité, si on détruisait vos biens, vous matraquait devant vos enfants ? Même Israël ne se comporte pas ainsi. Nous sommes prêts à aider les autorités mais elles ne veulent pas. Vous avez attendu longtemps avant d’attirer l’attention sur cette question … Il y a trois mois, j’ai sonné l’alarme à la télévision régionale de Laâyoune. En vain. Aujourd’hui, la situation devient intenable. Au sein du CORCAS, nous avons l’impression que le président n’a pas la volonté de faire face aux problèmes et de les résoudre. Une véritable lassitude s’est installée parmi les membres de ce conseil, et cela n’est pas dû au Polisario. Nous avons essayé d’expliquer au président que tout n’est pas que politique. Il y a des problèmes non politiques qu’on aurait pu éviter. C’est dommage. J’adhère parfaitement, et par principe, à l’idée d’un projet d’autonomie, telle qu’elle a été lancée par Sa Majesté Mohammed VI, dans un souci de cohérence. Quand avez-vous-attiré l’attention du président Ould Errachid sur la gravité de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental ? C’était il y a trois mois, à Madrid. Je lui ai dit qu’il y a de vrais problèmes à ce niveau et qu’on peut les résoudre avec un peu de volonté. Il m’a répondu, sur un ton presque menaçant, “Tais-toi, ne parle pas …”. J’ai alors réalisé, avec certains de mes collègues, que nous étions face à un nouveau Franco. Nous ne voulons pas être humiliés dans notre propre territoire. Je m’exprime aujourd’hui parce que je veux que le roi Mohammed VI sache la vérité sur ce qui se passe au sein du CORCAS, pour qu’il prenne conscience du fait que certains problèmes, aussi graves que ceux des droits de l’Homme, auraient pu être évités, et même résolus, si le président avait su les gérer au moment opportun. Comment évaluez-vous, aujourd’hui, l’expérience du CORCAS ?Pour moi, c’est le constat d’échec qui prévaut.C’est-à-dire ?C’est-à-dire que le CORCAS est un projet qui a malheureusement échoué …Avez-vous été impliqués, au sein du CORCAS, dans l’élaboration du projet d’autonomie qui sera bientôt présenté par le Maroc ?Nous avons été consultés au début, avons émis quelques propositions, mais depuis, c’est le black-out. Nous ne savons rien de ce projet, rien sur son évolution.Confirmez-vous ce qui a été apporté par le dernier rapport du comité onusien sur les droits de l’Homme au Sahara occidental ?Oui, je pense que la part de vérité est importante, même s’il esquive les violations qui ont lieu de l’autre côté, à Tindouf