DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN" "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd"> Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui: Sahara Occidental: interrogations sur l'utilité de la Minurso --par John Thorne--

Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui

lundi, octobre 30, 2006

Sahara Occidental: interrogations sur l'utilité de la Minurso --par John Thorne--


MAR101-1020061932 RABAT (AP) -- La mission de maintien de la paix de l'ONU au Sahara Occidental, la plus ancienne en Afrique, empêche-t-elle la recherche d'une solution sur le statut de cette ex-colonie espagnole revendiquée par le Maroc et le Front Polisario? Certains posent la question alors que le Conseil de sécurité des Nations unies se prononce mardi sur la prorogation du mandat de cette force, la Minurso, créée en 1991. Des responsables américains craignent que la présence des Casques bleus de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) ne soit devenue un prétexte pour maintenir un statu quo vieux de 30 ans dans le territoire, contrôlé par le Maroc. Le Sahara Occidental empoisonne les relations entre Rabat et Alger, que Washington souhaite voir coopérer dans la lutte contre l'islamisme radical. La vaste région, riche en minerais mais peu peuplée, constitue également une épine dans le pied de la diplomatie marocaine, une cinquantaine d'Etats reconnaissant le gouvernement en exil de la République arabe sahraouie démocratique proclamée en 1976 par le Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l'Algérie. En revanche, aucun pays n'accepte les revendications du Maroc sur cette terre. Un responsable américain ayant requis l'anonymat estime que si la présence de la Minurso aide les parties à négocier un accord, la force onusienne devrait rester, mais elle devrait selon lui être remise en question si elle "renforce le statu quo". Dotée d'un budget annuel de 44,6 millions de dollars (35,3 millions d'euros), la Minurso compte 221 hommes en uniforme, dont 188 observateurs militaires. Colonie espagnole jusqu'en 1975, le territoire a alors été cédé au Maroc et à la Mauritanie. La plupart des Sahraouis, des nomades, ont fui en Algérie, où 160.000 vivent toujours dans des camps de réfugiés dans le désert tandis que 90.000 restent dans le territoire disputé. Pendant 16 ans, le conflit du Sahara Occidental a fait des milliers de morts avant l'instauration d'un cessez-le-feu sous l'égide de l'Onu entre le Maroc et le Front Polisario en 1991. Cet accord a également donné naissance à la Minurso, chargée de surveiller la trêve et d'organiser un référendum sur l'indépendance du territoire. Le Maroc a fait venir 100.000 colons dans la région dans l'espoir d'influencer le vote. Mais les négociations parrainées par l'ONU et conduites depuis plusieurs années par l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker n'ont pas permis d'obtenir un accord sur les listes électorales. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan estime que la Minurso et cruciale pour le maintien du cessez-le-feu et exhorte le Maroc et le Front Polisario à tenir des pourparlers sans condition pour accorder le droit à l'autodétermination aux Sahraouis. Il est peu probable que la Minurso soit totalement dissoute, selon un responsable de l'ONU ayant requis l'anonymat, qui admet toutefois que la force est devenue "une couverture pour tout le monde". Même s'il n'y a plus de combat dans la région, un départ de la Minurso pourrait signifier au moins symboliquement la fin du cessez-le-feu. Selon son représentant à Washington, Mouloud Saïd, le Front Polisario pourrait être tenté de reprendre les armes pour forcer la main du roi Mohammed VI du Maroc. Après "six ou sept mois de guerre, il sera plus réaliste", assure M. Saïd. On estime que l'armée du Polisario n'est pas de taille à lutter contre les forces marocaines dans une guerre classique, mais est capable de mener une guérilla efficace. Le Maroc propose un certain degré d'autonomie pour la région avec un gouverneur et un Parlement élu, mais exclut toute indépendance. Mouloud Saïd rejette le concept d'autonomie car "il implique que le Sahara Occidental est marocain", souligne-t-il. AP