DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN" "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd"> Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui: Les Nations Unies, le Maroc et le Sahara

Indépendance et Paix pour Le peuple Sahraoui

jeudi, octobre 05, 2006

Les Nations Unies, le Maroc et le Sahara


Philippe Moreau Defarges est ministre plénipotentiaire, chercheur à l’IFRI et co-directeur du rapport Ramsès*. C’est aussi un expert pointu en relations internationales et en bonne gouvernance. Alors que le nom du nouveau secrétaire général de l’Onu sera bientôt connu, il revient sur le bilan de Kofi Annan et la place du Maroc aux Nations Unies.
Le conflit du Sahara occidental est à l’ONU depuis des années. Le Maroc devrait présenter au Conseil de sécurité un projet d’autonomie pour la région. Pensez-vous qu’il puisse débloquer la situation ?Le Maroc est bien embarrassé à l’ONU par ce problème du Sahara occidental aux multiples facettes. D’abord, de nombreux pays du Tiers-Monde, dont le Maroc fait quand même partie, ont reconnu la RASD, ce qui l’empêche d’avoir une politique très active aux Nations-Unies. Ensuite, le Sahara espagnol de l’époque n’était pas dans l’orbite du Maroc sous protectorat français. Or, l’un des principes du système international est le respect des frontières tracées par les colonisateurs. Quand on lit les principes d’organisation de l’Afrique, c’est le respect des frontières tracées par la colonisation qui s’impose. Dans cette logique-là, le Sahara espagnol devrait donc devenir indépendant même si, pour de nombreuses raisons, le Maroc considère qu’il a des droits. Pour le moment, il n’y a aucune perspective de règlement au conflit car le Sahara occidental n’est pas un dossier important à l’Onu. Il laisse indifférent et personne n’a envie de provoquer une crise grave avec le Maroc. Il n’y aura donc pas de guerre pour le Sahara occidental. Mais il est vrai que d’un certain point de vue, le Maroc ne peut pas espérer être écouté à l’Onu. Pour le moment, il n’a pas fait beaucoup d’efforts pour respecter les principes des Nations Unies, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental. La Cour internationale de justice a été claire puisqu’elle a dit que personne ne peut affirmer à qui appartient le Sahara occidental et que le seul moyen de le savoir est d’organiser un référendum. C’est donc un impératif absolu et si le Maroc veut un règlement politique international, il devra passer par cette étape.
Catherine Graciet* Publié chaque année par l’IFRI (Institut français des relations internationales), le rapport Ramsès est un panorama de l’actualité mondiale.